Catherine Gourlay-Francé
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Comprendre et diagnostiquer l’impact de la contamination sur les organismesSous la direction de Catherine Gourlay-Francé
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Le PIREN-Seine s’intéresse à la présence dans le bassin versant de la Seine de contaminants d’origines agricole, industrielle et domestique depuis une vingtaine d’années. Ces polluants, qui se retrouvent parfois à des concentrations très faibles dans l’eau, peuvent avoir des impacts sur l’homme et l’environnement qui restent peu connus. La présence de ces substances toxiques suscite un intérêt majeur auprès des gestionnaires de la ressource comme des consommateurs. Les perturbations endocriniennes, les effets cancérigènes, la présence de résidus de médicaments sont autant de sujets d’inquiétude largement médiatisés et débattus.
Pour garantir la protection de la santé humaine et du milieu aquatique, la réglementation a défini des normes de qualité environnementale, les NQE. En application de la directive cadre sur l’eau, des seuils de concentrations moyennes et maximales ont été édictées par la directive fille 2008/105/EC du 16 décembre 2008 pour les 33 substances prioritaires initialement listées. Des NQE provisoires sont aussi disponibles pour plus de 100 autres substances. Les NQE reposent sur l’évaluation approfondie des effets toxiques en laboratoire de ces molécules.
L’écotoxicologie traite des effets toxiques des substances chimiques sur les organismes vivants et l’environnement. Ce thème de recherche est étudié aujourd’hui par les équipes d’écotoxicologie, d’écologie et de chimie du PIREN-Seine, notamment via des études sur trois sites pilotes : le bassin de l’Orge, le bassin de la Vesle et l’axe Seine.
Comment mesurer l’impact de ces substances ? Les analyses chimiques étant insuffisantes pour évaluer le risque des substances toxiques dans le milieu, les scientifiques étudient d’autres méthodes. Les bio-essais réalisés en laboratoire en font partie. Regroupant un ensemble très vaste d’essais réalisés sur des échantillons de l’environnement, ils permettent de caractériser le «potentiel toxique», comme la présence des perturbateurs endocriniens et la génotoxicité des masses d’eau. In situ, la bioaccumulation, mesurée sur des organismes « sentinelles » contribue à l’évaluation de l’exposition aux micropolluants. Enfin, les biomarqueurs constituent une solution prometteuse pour diagnostiquer l’impact sur l’environnement des contaminants chimiques.