Alexandre Deloménie
L’eau est une ressource essentielle pour les sociétés humaines, que ce soit pour sa consommation directe ou pour son rôle crucial dans de nombreux domaines d’activité, tels que l’agriculture, l’industrie, l’hygiène ou la préservation de l’environnement. Le bassin de la Seine représente 12% du territoire national, soit le quart de la population de la France, un tiers de sa production agricole et industrielle, et plus de la moitié de son trafic fluvial. La connaissance des mécanismes liés à l’eau et ses usages relève donc d’un enjeu majeur. C’est pourquoi il existe depuis 30 ans un programme de recherche scientifique interdisciplinaire de grande ampleur, soutenu par le CNRS, plusieurs universités et écoles de premier plan et par les principaux gestionnaires de l’eau du bassin : le PIREN-Seine.
Depuis trois décennies, le PIREN-Seine réunit ainsi des dizaines d’équipes de recherche aux domaines d’expertise divers et des opérationnels de la gestion de l’eau autour d’enjeux environnementaux essentiels : l’agriculture, la qualité de l’eau, la ressource hydrique, l’analyse des compartiments et des flux, la biodiversité, les contaminants, les usages de l’eau, etc. Fort d’une expertise construite sur le long terme et sur la relation de confiance et de co-reflexion entre les partenaires institutionnels et les scientifiques, le programme est à l’origine de nombreux modèles numériques, articles scientifiques, rapports d’activité et ouvrages qui font aujourd’hui référence à un niveau international. Le PIREN-Seine regroupe aujourd’hui plus de 20 équipes de recherche de toute la France, dans des domaines aussi divers que l’hydrologie, l’hydrochimie, l’hydrogéologie, l’hydroécologie, la géochimie, la biogéochimie, l’agronomie, la microbiologie, l’écotoxicologie, la géographie physique, la modélisation numérique, la géographie humaine et l’histoire. Mais c’est aussi un partenariat avec d’autres structures scientifiques essentielles à la construction d’une vision globale du bassin Seine-Normandie : la Zone Atelier Seine du CNRS. Avec le GIP Seine-Aval et l’Observatoire urbain OPUR, les trois programmes forment un ensemble aux compétences et aux territoires d’analyse complémentaires, qui mettent en commun certaines de leurs ressources pour mettre en place un réseau de suivi cohérent des indicateurs de l’eau, et une approche scientifique riche et pertinente tant à l’échelon local qu’au niveau du bassin.