Marc Chevreuil
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La micropollution organique dans le bassin de la SeineMaîtriser l'impact des molécules créées par l'hommeSous la direction de Marc Chevreuil
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Représentant 14 % de la superficie du territoire, le bassin versant de la Seine supporte 26 % de la population française et 40% des activités industrielles. Il concentre ainsi une proportion importante de sources de contamination en micropolluants organiques, notamment en région île-de-France. Il est donc particulièrement important de s’intéresser au devenir des nombreux contaminants organiques dans cette région. Etant donné le grand nombre de ces molécules, ce document est focalisé sur trois groupes d’importance majeure.
Le premier groupe étudié concerne des molécules dont l’emploi est aujourd’hui interdit mais qui sont très rémanentes et constituent une pollution qualifiée « d’historique ». L’exemple type est la famille des polychlorobiphényles (PCB) synthétisés à partir des années 1930 et essentiellement utilisés pour leurs propriétés isolantes dans tous les matériaux et équipements électriques. Bien qu’interdits d’usage, ils sont toujours présents dans l’environnement et peuvent encore contaminer les êtres vivants. Ils sont inscrits sur la liste des polluants organiques persistants (POP*), établie dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Celle-ci rassemble des composés caractérisés par trois critères : persistance, bioaccumulation, toxicité (critères PBT*).
Le second groupe est celui de molécules de synthèse ayant actuellement des usages très diversifiés dans l’industrie et dans nos activités les plus courantes. Cette vaste catégorie inclut des produits comme les nonylphénols, agents tensio-actifs entrant dans la composition des lessives et des produits moussants. D’autres, tels les polybromés, sont essentiellement utilisés dans les appareils électroniques et matériaux pour leurs propriétés ignifugeantes. Nous nous concentrerons sur la famille des phtalates, des plastifiants utilisés dans l’industrie des matières plastiques et des résines.
Le dernier groupe est constitué d’autres composés produits involontairement, comme les dioxines lors de la fabrication du trichlorophénol, un agent de protection du bois, ou encore l’hexachlorobenzène par la production des solvants chlorés, de caoutchouc et par l’incinération de déchets. Dans cette catégorie, nous présenterons en détail le cas des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) produits par tous les processus de combustion (industrie, chauffage, transport....), y compris les combustions naturelles comme les feux de forêt. Certains de ces composés ont été inscrits par le Parlement Européen sur la liste des 33 substances dangereuses prioritaires dans le domaine de l’eau.
Pour appréhender la vulnérabilité des écosystèmes soumis aux pressions anthropiques et en particulier définir des seuils de rejets de micropolluants dans les écosystèmes, il est nécessaire de mieux comprendre les relations entre les différentes variables chimiques et biologiques qui caractérisent le milieu récepteur, qui influent sur le transport des molécules, leur stabilité dans l’environnement, que les processus de dégradation soient physiques (photolyse, dégradation thermique), chimiques ou biologiques.