Compte Rendu du Colloque PIREN Seine 2016
Le colloque annuel du PIREN-Seine s’est tenu les 6 et 7 octobre 2016 à l’auditorium Marie Curie, dans les locaux du CNRS, à Paris. Cette rencontre a été l’occasion pour les chercheurs et les partenaires du programme de revenir sur les avancées des recherches en cours, mais également d’échanger sur le futur du PIREN-Seine, son rôle dans la transmission des savoirs, et de ses outils de scénarisation pour la stratégie d’adaptation du bassin au changement climatique.
Le colloque du PIREN-Seine : un lieu d’échanges et de débats.
Les doctorants et chercheurs des trois axes du programme PIREN se sont succédés au pupitre de l’auditorium, pour faire le point sur leurs recherches, annoncer leurs résultats et proposer de nouvelles pistes, afin d’aller toujours plus loin dans la compréhension du bassin versant de la Seine. Les partenaires du PIREN ont également pris la parole, donnant leur regard sur l’avancée du programme, son adaptation aux enjeux du bassin et son rôle dans la mise en place d’actions concrètes sur le terrain. Le regard des partenaires sur le PIREN
Les directeurs généraux s’investissent
Deux directeurs généraux d’organismes partenaires du programme ont fait l’honneur de leur présence à ce colloque, et ont pris la parole devant l’assemblée. Patricia Blanc, directrice générale de l’Agence de l’Eau Seine Normandie, s’est elle-même exprimée pour saluer le travail de tous les membres du programme, eta félicité les chercheurs et gestionnaires pour leur investissement pour une meilleure compréhension du fonctionnement des milieux, et une gestion améliorée du bassin. Elle a appelé à multiplier les échanges entre partenaires, et à s’investir dans le dialogue et la transmission des savoirs, afin de permettre aux décideurs d’agir en conséquence, face au défi que représente le changement climatique.
Le directeur général de l’EPTB Seine Grands Lacs, Régis Thépot, a également tenu à féliciter personnellement les chercheurs et les gestionnaires du programme PIREN-Seine pour le travail accompli jusqu’ici. Il a par la suite appelé à persévérer dans la stratégie d’adaptation du programme, en évoquant la prise en compte du Grand Paris et les nouveaux enjeux d’urbanisme. Soulignant l’impératif de rapprocher les chercheurs, les gestionnaires, les élus et le grand public, Régis Thépot a lui aussi rappelé l’importance du transfert du savoir scientifique et technique vers la société civile, qui permettra de mettre en place des actions efficaces et sur le long terme.
Étalé sur deux jours, le colloque s’est articulé autour de trois sessions de présentations des travaux des chercheurs, suivies de questions-débats, chacune d’elle correspondant aux trois axes du programme. Une quatrième session, consacrée à la gestion des évènements extrêmes, comme la crue de mai 2016, et aux scénarios d’adaptation au changement climatique,est venue clore le colloque
Session 1 : L’axe 3, Données d’archive et regard sur les recherches en cours, des outils au service de l’action.
La première session de présentationavait pour thème « Les outils de production de connaissance et leur mobilisation pour l’action ». Animée par l’axe 3du PIREN, cette session a réuni les chercheurs travaillant sur les questions sociales associées à la gestion de l’eau. De l’étude de la qualité de l’eau à Versailles au XIXème siècle jusqu’à l’actuelle question des nitrates, les présentations des recherches de l’axe 3 du PIREN ont permis de mieux saisir les difficultés politiques et sociales auxquelles les acteurs de l’eau sont confrontés, malgré un enrichissement constants des savoirs scientifiques. Entre la recherche scientifique, et la perception que les acteurs de la société ont de celle-ci, y-a-t-il un fossé ? Jusqu’où doit aller le chercheur dans la mise en place de solutions concrètes qui font suite à ses travaux ? Comment faire pour que l’information scientifique soit correctement transmise à la société civile ? Plus d’information sur cette session
Session 2 : L’axe 2, Évaluer l’état des milieux, un défi scientifique à la hauteur des enjeux.
La deuxième session du colloque avait pour thème « Évaluation des milieux et état de référence ». Animée par l’axe 2 du PIREN, la session fut composée de huit présentations de chercheurs, mettant en avant les recherches menées par les équipes sur la qualité des eaux du bassin, les avancées dans la compréhension du fonctionnement biogéochimique des cours d’eau, et les interactions nappe-rivière. Dressant un état des lieux, la session a également été l’occasion de parler de la façon de déterminer l’état de référence d’un milieu, première étape nécessaire en vue d’une restauration écologique. De quels outils disposons-nous pour évaluer l’état des milieux ? Les pollutions d’hier sont-elles un frein à la restauration aujourd’hui? Pouvons-nous établir un état de référence pour chaque milieu, et quel type de restauration adaptée pouvons-nous proposer ? Plus d’information sur cette session
Session 3 : L’axe 1, La scénarisation, pour mieux s’adapteret faire face aux changements futurs.
Cette troisième session, ayant pour thème « Scénariser les futurs des bassins », était animée par l’axe 1 du PIREN-Seine. Les huit présentations ont permis d’avoir une vue d’ensemble de la situation actuelle du bassin, des obstacles techniques associés à certains territoires, aux pollutions passées et actuelles qui continuent d’influencer durablement l’état des milieux. Des micro-plastiques aux pesticides en passant par les déséquilibres chimiques liés à l’agriculture intensive, quelles sont les solutions pour demain ? Quand bien même les sources de pollution se tariraient, combien de temps encore les milieux subiront-ils les pollutions résiduelles qui continuent de se diffuser suite au stockage des polluants ? Comment les pratiques urbaines et agricoles pourront-elles faire face au changement climatique, tout en contribuant à préserver les milieux ? Plus d’information sur cette session
Session 4 : L’adaptation au changement climatique : les évènements extrêmes.
Cette session spéciale a accueilli deux présentations particulières pour parler d’une problématique importante dans les travaux du PIREN-Seine : Comment faire face aux évènements extrêmes, et dans quelle mesure peuvent-ils être prévus et gérés compte tenu du changement climatique ? Le programme a en effet pour objectif, entre autres, de proposer des scénarios qui permettront de mieux anticiper et donc de s’adapter au changement climatique. Après l’évènement exceptionnel de la crue de mai 2016, il est apparu nécessaire aux organisateurs du colloque de prévoir un temps pour échanger autour de cette problématique.
L’Agence de l’Eau Seine Normandie, par la voix de Sarah Feuillette, a tout d’abord présenté les avancements de la stratégie d’adaptation du bassin au changement climatique, puis Nicolas Flipo, directeur du PIREN-Seine est revenu plus en détail sur la crue de cette année, pour en comprendre les causes et trouver des solutions pour gérer ces évènements.
Cette session spéciale fut également l’occasion pour les partenaires et chercheurs d’échanger sur les diverses méthodes de gestion de crise, mais également de mieux définir les limites des scénarios qui seront proposés dans le cadre de l’adaptation au changement climatique. Au vue de la situation et des données actuelles, doit-on faire le choix d’une recherche axée vers un extrême particulier, en l’occurrence celui des crues, au détriment de l’autre, celui de la sécheresse ? Quels retours avons-nous des évènements récents et peuvent-ils servir de base de travail ? Quelle place donner aux zones humides ? Dans quelle mesure pouvons-nous proposer des solutions adaptées en prenant compte les spécificités de chaque bassin ? Plus d’information sur cette session