Pierre Labadie et al.
CNRS, Université de Bordeaux, INERIS, URCA, ULHN
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2022.vol24
Résumé :
Les organismes aquatiques sont exposés de façon chronique à de multiples micropolluants organiques, notamment dans les cours d’eau sous influence urbaine. Cette action s’inscrit dans ce contexte et se focalise sur deux familles de micropolluants partiellement réglementés (composés fluoroalkylés (PFAS] et chloroalcanes) ; elle s’appuie sur l’utilisation de deux organismes sentinelles : le chevaine Squalius cephalus et la moule zébrée (ou dreissène) Dreissena polymorpha, deux modèles biologiques complémentaires fréquemment employés pour la surveillance chimique des hydrosystèmes continentaux. Ce rapport présente des résultats préliminaires obtenus sur les dreissènes (campagnes 2020 et 2021). Les résultats confirment le caractère ubiquiste des PFAS dans le système Seine et illustrent l’influence de la métropole du Grand Paris, avec des niveaux qui semblent plus élevés chez les dreissènes collectées sur les sites situés à l’aval de la zone d’étude. L’examen des profils moléculaires met en évidence la présence de composés d’intérêt très émergent (bétaïnes, composés polyfluoroalkylés). Ces composés sont également retrouvés en proportion relativement similaires dans les matières en suspension collectées à l’aval de la zone considérée. Les facteurs d’accumulation du sédiment au biote apparaissent par ailleurs relativement stables entre sites et périodes d’exposition. Ces premiers résultats, à confirmer avec une troisième campagne, suggèrent la pertinence de la dreissène comme organisme sentinelle pour l’estimation de la fraction bioaccumulable des PFAS.
Points clefs
- Caractère ubiquiste des PFAS chez les dreissènes ;
- Détection de composés d’intérêt émergent alternatifs aux composés historiques ;
- Facteurs d’accumulation dreissènes/MES (BSAF) relativement stables.