Fonctionnement hydrogéologique et biogéochimique des gravières de la Bassée

Auteur.e.s

Sophie Guillon et al.

Université

MINES ParisTech, Université PSL, Sorbonne Université, Université de Paris, Université de Bordeaux

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2021.vol17

Résumé
Les gravières représentent une superficie importante de la plaine alluviale de la Bassée, site atelier du PIREN Seine et siège de multiples enjeux, dont l’exploitation des granulats alluvionnaires. Une base de données des caractéristiques de 523 masses d’eau de la Bassée (chenaux abandonnés et gravières) a été réalisée à partir d’images aériennes actuelles et passées. Un ensemble de 9 gravières et de 3 chenaux abandonnés a été échantillonné à l’occasion de 5 campagnes entre 2017 et 2021, en conditions de hautes et basses eaux. La représentativité de cet ensemble par rapport à la totalité des plan d’eau est bonne, même si les gravières de petite surface ne sont pas représentées. Les analyses géochimiques obtenues lors de ces campagnes permettent de comprendre le fonctionnement hydrogéologique et biogéochimique des gravières et leurs relations avec les eaux souterraines. Le bilan hydrique des gravières est réalisé en combinant le suivi météorologique et les isotopes stables de l’eau. A l’échelle annuelle, la contribution des précipitations au volume des gravières est inférieure à celle des eaux souterraines. Surimposé à un écoulement régional qui traverse a priori les gravières, un flux net d’eaux souterraines alimente la gravière. Les gravières sont alors le lieu d’un dégazage important de CO2, en partie lié à l’arrivée de ces eaux souterraines sursaturées. L’activité biologique dans les gravières est également importante, avec une photosynthèse entraînant la précipitation de calcite en période chaude. Plus largement, ce travail s’inscrit dans une approche générale de co-construction d’indicateurs dans une dynamique interdisciplinaire, en cherchant à renforcer le lien entre les différents compartiments de l’hydrosystème (lit mineur, lit majeur, nappe, annexes hydrauliques) pour une compréhension globale de son fonctionnement.
Points clefs
✓ La variabilité du fonctionnement hydro- bio- géochimique des gravières est mise en regard de l’âge, le rapport surface/volume et l’historique de réaménagement
✓ Alimentation des gravières par les eaux souterraines, et dégazage de CO2
✓ Forte activité biologique dans les gravières, avec précipitation de calcite en période chaude

sophie.guillon@mines-paristech.fr

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