E. Moreau-Guigon, H. Blanchoud, M. Chevreuil
Laboratoire Hydrologie et Environnement – EPHE, UMR Sisyphe UPMC/CNRS
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2006.vol19
La contamination des eaux de surface et souterraines par les pesticides est un enjeu majeur et les agences de l’eau étudient actuellement les possibilités de réduction de cette contamination dans le cadre de la directive européenne. La mise en place de réseaux de mesures dans les eaux de surface depuis 1997 montre une contamination importante par les produits phytosanitaires. La liste des molécules recherchées s’étant considérablement allongée (environ 160 molécules), les problèmes liés à l’utilisation des pesticides paraissent encore plus flagrants. Les retraits d’homologation et les nouvelles autorisations de mise sur le marché entraînent un changement considérable dans les risques de contamination des eaux. C’est pourquoi le choix d’un modèle de transfert des pesticides vers les eaux superficielles, simple et adaptable à toutes les molécules a été fait. Ainsi, couplé à une base de données sur les apports à l’échelle du bassin versant, les résultats permettront de définir plus précisément les risques de contamination liés aux utilisations. Ces travaux ont démarré sur le bassin versant de la Vesle dans le cadre du programme AQUAL depuis 3 ans et ont fait l’objet d’une thèse. Les différentes études se sont concentrées sur les modalités de transfert des pesticides en vue de leur modélisation vers les eaux de surface et souterraines. Pour cela, des expérimentations ont été menées à différentes échelles, de l’échantillon de sol à la parcelle. Les retombées atmosphériques ont également été étudiées pour définir le rôle du compartiment atmosphérique dans ce transfert pour les molécules les plus volatiles. Ce compartiment est en effet indispensable si on veut considérer l’intégralité des molécules. Ce modèle de transfert de surface est basé sur le principe de l’applicatif SENEQUE (Blanchoud, et al., 2002a). Le principe est d’utiliser les connaissances hydrologiques acquises jusqu’à présent pour le transfert des nitrates dans le bassin versant de la Seine et de développer un module de transfert des pesticides en utilisant des processus simples de transfert. Le but est de pouvoir définir le transfert de tous les produits phytosanitaires de façon à s’adapter aux nouvelles réglementations. Les intrants agricoles dans le modèle sont renseignés par la base de données ASPPR’Eau. Celle-ci est élaborée par l’INRA SAD de Mirecourt. Ce thème est développé dans un chapitre séparé.