Transfert d'Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) en milieu urbain : eaux de surface et cycle de crue

Auteur.e.s

D. Ollivon, B. Garban, K. Tiphagne, A. Desportes et M. Chevreuil

Université

LHE – EPHE, UMR Sisyphe 7619, UPMC

Dans les phases précédentes du programme, de 1999 à 2002, la contamination de l'atmosphère en Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) a été suivie par l'étude des retombées atmosphériques totales (Ollivon et al., 1999, 2001, 2004; Teil et al., 2003). Les émissions de HAP provenant en partie de la circulation automobile et du chauffage urbain lors de la combustion des combustibles fossiles, les zones urbanisées, comme Paris, sont les plus contaminées. Les variations saisonnières y sont marquées. En janvier 2002, les concentrations en HAP des retombées atmosphériques totales à Paris étaient 30 fois supérieures à celles d’un site côtier en Bretagne nord (Garban et al., 20021,²; Ollivon et al., 2002). Les dépôts atmosphériques de HAP ont été étudiés à l’échelle régionale et les flux annuels estimés sur des sites répartis sur une transversale Ouest Est à la latitude de Paris. Les plus faibles flux journaliers mesurés (10 ng.m-².j-1 en site rural) étaient de l'ordre de grandeur des flux observés dans les sites peu ou pas anthropisés (Carrera et al., 2001) et les plus forts (1294 ng.m-².j-1 à Paris) sont représentatifs des sites urbains en Europe (OSPAR, 2001). Par l'intermédiaire des dépôts secs et humides et du ruissellement, les HAP émis dans l'atmosphère se retrouvent dans les eaux superficielles. Les travaux de thèse d'Anne Motelay-Massei (2003) ont montré que les apports atmosphériques en bassin versant urbain (Le Havre) pouvaient représenter de 2 à 18% de la masse exportée par ruissellement vers l’exutoire. Les rivières sont donc soumises à de fortes pressions anthropiques, tout spécialement concernant les HAP durant les périodes froides et/ou pluvieuses, ce qui nous a amenés à suivre la contamination des rivières en ciblant des situations hydrologiques variées. Les données acquises jusqu'à ce jour permettent d'estimer très grossièrement les bilans de transfert de charge. Les épisodes d'étiage sont assez bien documentés, mais les cycles de crue, grands pourvoyeurs de pollution par la masse de MES provenant de l'érosion et des sédiments remaniés, doivent être plus précisément suivis pour éviter des surestimations de flux de pollution.

Donatienne.Ollivon@ccr.jussieu.fr