M.-H. Tusseau-Vuillemin, Cécile Miège, Catherine Gourlay, Rodolphe Gilbin, Corinne Ravelet, Françoise Elbaz-Poulichet, Jean-Luc Seidel, Jeanne Garric
Cemagref - QHAN, Cemagref - QELY, ENPC-CEREVE, Hydrosciences, UMR 5569 CNRS-UM2-IRD
Il est désormais bien connu que l’effet biologique des contaminants diffère, à concentration équivalente, d’un environnement à un autre, notamment en présence de matière organique. Les premières observations de ce type ont été réalisées sur les métaux (voir la synthèse de Campbell, 1995 sur le sujet), mais plus récemment, il est apparu que la biodisponibilité des micro-polluants organiques était également affectée par la matière organique en solution (Haitzer et al., 1998). Il apparaît, sur ces expériences de laboratoire, qu’une même teneur en contaminant peut entraîner de 0 à 100% de mortalité, ou bien une bioaccumulation variant de 80% en fonction de la présence de matière organique (dissoute dans ce cas). La concentration en contaminant ne peut donc être considérée comme un bon indicateur de la capacité d’un milieu aquatique à soutenir une activité biologique, voire à engendrer un bon état écologique. Ce paramètre global ne peut donc pas non plus être retenu pour fixer les normes de rejet visant à garantir un niveau d’état écologique. Dans le but de définir des critères physico-chimiques cohérents avec les critères biologiques permettant de définir l’état écologique d’un cours d’eau (cf. Directive Cadre Européenne), nous avons évalué deux techniques récentes permettant de séparer et de concentrer in situ les espèces réputées biodisponibles des micro-polluants métalliques et organiques hydrophobes. Les techniques ont été testées en laboratoire pour leur fiabilité et leur reproductibilité, ainsi que pour leur pertinence par rapport à un effet biologique. Pour bien connaître la représentativité de ces techniques chimiques en relation avec les teneurs dissoutes totales et avec la biodisponibilité des polluants, il a été nécessaire d’évaluer la réponse des organismes aux polluants en présence de différentes types de matières organiques que l’on rencontre dans le bassin de la Seine. De plus, un premier déploiement dans la Seine a permis de mettre en évidence les éventuelles difficultés rencontrés lors du passage dans le milieu naturel et de mettre en place les collaborations nécessaires à la poursuite des expériences.