O. Lejeune, A. Devos, A. Marre
EA 3795 G.E.G.E.N.A., UFR Lettres et Sciences Humaines Université de Reims
Dans les régions calcaires de l’Est de la France une grande partie des écoulements se fait de manière souterraine. Les phénomènes d’infiltration sont importants et souvent généralisés en tête de bassin. La méthode employée pour comprendre ces transferts d’eau est la cartographie des rendements hydrologiques d’étiage qui représente les débits spécifiques par sous bassins-versants élémentaires. Les sous bassins-versants ont une surface moyenne de 13 km2. Les mesures de débit se font en régime stabilisé, en basses eaux et plus particulièrement en étiage, car cette période est représentative non seulement de la plus grande partie des écoulements de l’année (débit modal) mais aussi de la vidange aquifère. On peut ainsi réaliser une cartographie des secteurs de rendement fort, moyen, de perte et d'infiltration généralisée de part et d'autre d'un interfluve témoignant d'écoulements souterrains intra et inter-bassins. Cette méthode, couplée avec les méthodes des profils hydrologiques, de paramètres physico-chimiques caractéristiques ainsi qu'avec des traçages colorimétriques permettent de montrer l’hétérogénéité spatiale des rendements dans les bassins-versants principalement calcaires. Pour un secteur de perte, 2 à 3 secteurs à fort rendement apparaissent en inter-bassin ou en intra-bassin. Ceci témoigne d'une divergence des écoulements souterrains de la Blaise vers le bassin-versant de la Marne et de l'Aube. La méthode présentée met en évidence l'hétérogénéité spatiale des écoulements en période d'étiage inhérent à l'anisotropie des aquifères calcaires. Cette hétérogénéité interdit l'extrapolation des débits sur le linéaire du cours d'eau par la méthode des débits spécifiques. Ces écoulements souterrains sont conditionnés par le contexte morphostructural. Ces résultats pose aussi la question de la pertinence et de l’équilibre d’un bilan de l’eau dans ce type de bassin.