Laurent Martin, Stéphanie Even, Michel Poulin, Mustafa Guesmia
Centre d’Informatique Géologique, Electricité de France
Les évolutions longitudinales des matières en suspension dans la partie aval de la Seine sont très faibles, on observe même fréquemment des augmentations d’amont en aval à l’étiage. Puisque les vitesses relativement faibles de l’écoulement ne peuvent expliquer ce maintien des particules dans la colonne d’eau, puisqu’il n’existe aucun apport important de matières en suspension entre Herblay et Poses, un processus à identifier doit contribuer à remettre en suspension les particules qui se déposent. Bien des campagnes de terrain ont été effectuées depuis de nombreuses années et mettent en évidence que les turbulences générées par le passage des bateaux dans le chenal de navigation sont très intenses et que ces turbulences sont susceptibles d’éroder des quantités importantes de matériel particulaire facilement re-mobilisables (c’est à dire encore très peu compactés du fait de leur sédimentation récente). Nous avons choisi d’interpréter ces premiers résultats en modélisant de façon précise les effets érosif conjugués générés par la circulation fluviale. Courant de retour, tirants d’eau des péniches en fonction de leur tonnage et jets d’hélices ont été introduits dans le modèle SUBIEF 2D d’Electricité de France afin de quantifier la part de la navigation dans la remise en suspension des particules. Ces phénomènes hydrauliques, associés à une formulation énergétique des processus de dépôt/érosion fondée sur la capacité de transport d’un écoulement (même formulation que ProSe), nous permettent de simuler correctement les concentrations en MES mesurées dans la colonne d’eau sur l’ensemble du domaine lors de la campagne tri-dimensionnelle de juillet 1999. Nous en tirons des informations sur la quantité de particules sédimentées dans le bief Herblay-Andrésy en période d’étiage, la localisation des dépôts récents et l’age moyen des particules qui transitent dans ce secteur.