P. Chatzimpiros et S. Barles
Laboratoire Théorie des Mutations Urbaines, UMR CNRS AUS, Institut Français d’Urbanisme, Université de Paris 8
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2008.vol45
Les travaux portant sur l’impact des sociétés sur l’environnement abordent rarement les effets indirects et différés dans l’espace (ou le temps) de ces sociétés, en particulier des villes dont il sera question ici. Les villes importent de nombreux biens dont la production (qu’elle concerne les secteurs primaire ou secondaire) s’est traduite par le prélèvement des ressources énergétiques et matérielles nécessaires à leur élaboration, et souvent par une dégradation des milieux liée aux divers procédés employés au cours de cette élaboration. La demande alimentaire urbaine est exemplaire de ces processus et effets, dans la mesure où la concentration de population qui caractérise les villes, associée à la quasi absence de production alimentaire locale, implique l’importation de l’essentiel de la nourriture destinée aux urbains – et le cas échéant à leurs animaux. Les impacts sur les zones rurales en sont multiples, l’impact sur la ressource en eau en constituant probablement l’un des plus importants d’un point de vue à la fois quantitatif et qualitatif. Le présent rapport fait partie d’un projet de thèse dont l’objectif est d’analyser le cycle de vie de l’alimentation parisienne et ses implications quantitatives et qualitatives pour la ressource aquatique. Cette analyse rassemblera les impacts s’exerçant en amont de la consommation, qui sont donc relatifs à la production des aliments, ainsi que les impacts se développant en aval de celle-ci, qui concernent donc les rejets dans les milieux aquatiques issus de l’alimentation des Parisiens. Un des points centraux du projet est que ces implications seront localisées dans l’espace pour trois dates : 1817, 1906 et 2004, mettant ainsi en évidence l’évolution de la pression des Parisiens sur les ressources aquatiques lointaines et de proximité. Ici, on présente le volet quantitatif de la partie carnée de l’alimentation de la population Parisienne pour les années 1817 et 1906.