Gilles Billen, Josette Garnier, Sabine Barles
UMR Sisyphe, CNRS/UPMC, Géographie-Cité, Paris I
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2011.vol08
Dans son livre-choc ‘La Ville Goulue’, l’urbaniste anglaise Carolyn Steel (2008) affirme que ‘la nourriture donne forme à nos vies’ (et à nos villes). La demande urbaine en céréales, en viande et en lait, en fruits et légumes, en eau potable, est aussi au centre des relations entre la Ville et les territoires qui l’entourent, qu’elle structure largement sur le long terme. La plupart des grandes métropoles occidentales, et Paris ne fait évidemment pas exception, cherchent actuellement à retrouver une certaine maîtrise sur leur approvisionnement alimentaire, pour en assurer la sécurité quantitative et pour en améliorer la qualité, mais aussi pour mieux gérer les liens économiques et socio-culturels qu’elles entretiennent avec les territoires qui les approvisionnent (Morgan, 2009 ; Reynolds, 2009). Le présent travail vise tout d’abord à localiser et à caractériser cette empreinte alimentaire que Paris exerce sur les territoires qui l’entourent et la fournissent, et à mettre en lumière les mutations qu’a connues cette empreinte depuis le début de l’ère industrielle. Il s’agit ensuite, sur cette base, d’imaginer ce que pourrait devenir l’empreinte alimentaire de l’agglomération parisienne dans les décennies à venir.