Influence de l'affaissement des clapets de l'Orge sur les interactions entre la rivière et ses berges

Auteur.e.s

C. Bellot, J.M. Mouchel, P. Moncaut

Université

Syndicat de l'Orge, UMR 7619 Metis, Université Pierre et Marie Curie

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2013.vol11

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l’Orge a été utilisé comme force motrice pour actionner des moulins. 32 moulins sont répertoriés au XVIIIe siècle sur la Renarde, la Remarde et l’Orge (Carré et al., 2011). Mais au début du XXe siècle, l'activité des meuniers cesse presque complètement. Une deuxième vague de modifications intervient donc de 1880 à 1960, avec l'abandon des biefs moulinés. L’urbanisation rapide du bassin versant augmente les débits de pointe et amène quantités de matières en suspension dans l’Orge, des opérations de curage ont lieu de plus en plus fréquemment. La rivière est régulièrement faucardée pour « permettre le libre écoulement de l’eau » et éviter les inondations. De nombreux travaux d’aménagements de l’Orge sont menés jusqu’en 1960 : approfondissement, élargissement et redressement du lit de la rivière, recalibration des berges, mise en place de revêtement bétonné, reconstruction des ponts... Le but de ces travaux était d’améliorer la fonction d’évacuation des eaux de ruissellement de la rivière. Ces aménagements séculaires ont profondément modifié le tracé du cours d’eau qui ne coule plus en fond de vallée mais légèrement décalé sur le coteau. De nombreuses boëlles (bras distincts du cours principal) et plusieurs bassins de stockage sont ainsi présents tout au long de la vallée. Des bassins destinés à l'écrêtage des crues ou au piégeage des sédiments sont creusés jusque dans les années 1980. Depuis plusieurs années, le Syndicat de l'Orge s'attache à redonner à la rivière une partie de sa diversité initiale et revenir vers un état le plus naturel et fonctionnel possible. Les actions entreprises consistent maintenant à entretenir la rivière pour lui conserver ses capacités d'évacuation des crues, tout en aménageant ses abords pour la rendre accessible au public, et à entretenir ses berges pour favoriser la faune et la flore. Ainsi, depuis 2003, le syndicat ne cure plus la rivière, le faucardage en rivière ne se fait plus depuis 2006 et des travaux de reprofilage sont entrepris en de nombreux secteurs de l’Orge dans le but d'adoucir les pentes des berges. L’Orge au niveau du Perray en particulier a été reprofilée avec quelques petits méandres et des berges douces en 1984 et 2004 (Historique des aménagements du parc du Perray – 2009 ; SIVOA).