J. Garnier, V. Thieu, G. Billen, M. Thouvenot, T. Guillon, D. Amont-Moreau
UMR Sisyphe 7619, Fonctionnement des Hydrosystèmes, Université P. & M. Curie-CNRS, Water Resources Engineering, Helsinki University of Technology, IIBRBS, Les Grands Lacs de Seine
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2006.vol09
Cette étude avait pour double objectif i) d'évaluer une éventuelle évolution du fonctionnement écologique du réservoir Marne de 1992 à 2005, incluant les deux dernières vidanges décennales (1993 et 2003), ii) d'élaborer un modèle de réservoir générique et convivial qui permettrait aux utilisateurs d'évaluer en fonction des diverses politiques de gestion la qualité de l'eau à la restitution du réservoir et d'en déduire ainsi son fonctionnement et son "état écologique". Les disfonctionnements marginaux par rapport à l'ensemble du réservoir –c-à-d aux 350 Mm3 et 48 km²- n'ont pas été analysés ici, car ils ne peuvent être pris en compte par le schéma conceptuel du modèle. Les conditions hydrologiques ont été suffisamment variées au cours de cette période pour conforter l'analyse. Outre l'évolution de la qualité de l'eau, c'est aussi celle des sédiments qui a pu être appréhendée puisque de nouvelles campagnes ont été réalisées en 2003, en complément d'investigations menées en 1994 et 1995 qui n'avaient pas encore été exploitées. Au cours de cette période, les données n'ont pas montré de changement majeur du fonctionnement écologique du réservoir Marne à l'échelle de l'écosystème dans son ensemble. Le réservoir Marne présente donc une réelle stabilité, avec un bon état physico-chimique des eaux, et un bon potentiel écologique, compte du fait que les réservoirs sont des milieux artificiels, avec des contraintes de remplissage-vidange. La démarche de modélisation confirme ces résultats et permet même de montrer que les mesures de politique publique qui seront prises à l'horizon 2012 du 9ème programme de l'Agence de l'eau Seine Normandie ne vont pas modifier fondamentalement ces résultats. En effet, les efforts réalisés concernent surtout le traitement des eaux domestiques en stations d'épuration. En amont du barrage, c-à-d en amont du réseau hydrographique, une modification drastique des apports d'azote par la fertilisation agricole et une diminution encore plus drastique du phosphore (à la limite du possible), pourrait conduire à une réelle limitation de la production écologique, situation qui n'est peut-être pas enviable à ce niveau pour conserver la faune piscicole et avicole, parmi les usages récréatifs du réservoir Marne.