Jean-Louis Colin, Sébastien Leblond, Cécile Rousseau, Daniel Cossa, Marina Coquery
LISA, Université Paris XII-Val de Marne, IFREMER, INERIS
Cette action vise à suivre la pollution métallique sur le bassin de la Seine et plus particulièrement celle concernant le mercure. Cet élément a des propriétés physico chimiques très particulières puisqu’il peut exister simultanément sous différentes formes dans l’environnement. Le mercure inorganique se présente sous sa forme élémentaire Hg(0) à l’état liquide. Il passe facilement à l’état gazeux à température ambiante. Il s’oxyde en Hg(II) dans l’atmosphère et se retrouve ainsi incorporé dans les gouttes d’eau sous forme de sels ou d’oxydes. Le mercure forme également des composés organométalliques dont les plus connus sont le méthyl-mercure CH3Hg+ (extrêmement toxique) et le dimethyl-mercure (CH3)2Hg0 . Le mercure sous sa forme élémentaire provient du dégazage naturel de l’écorce terrestre et de différentes sources anthropiques. Le mercure est tranféré dans les eaux de surface par le lessivage des bassins versants et la pluie après oxydation dans les nuages. Les formes divalentes sont soit réduites dans les eaux de surface et réinjectées dans l’atmosphère, soit adsorbées sur des particules en suspension. Globalement, la plus grande partie du mercure est mobilisée et recyclée plusieurs fois entre les eaux de surface et la troposphère (Mason et al., 1994 ; Laurier, 2001). La circulation constante de ces formes toxiques à travers les sols, l’eau et l’atmosphère peuvent engendrer des phénomènes de bioaccumulation pouvant s’avérer extrêmement dommageables pour la santé. Pour autant le cycle géochimique du mercure reste encore mal connu en raison de la complexité des phénomènes mis en jeu et de la difficulté à maîtriser la mesure de ses différentes formes. C’est la raison pour laquelle il a été décidé d’inclure cet élément de première importance aux programme métaux lourds du PIREN Seine afin d’évaluer à terme son impact sur le bassin de Seine