Encore un effort du côté de la dégradation de la matière organique

Les sources de la matière organique sont multiples dans un bassin versant (érosion et lessivage des sols, croissance autochtone du phytoplancton, apports par les rejets urbains..), mais surtout, une fraction très importante du carbone organique étant dégradable, donc non-conservatif, il n’est pas suffisant d’établir des bilans à grande échelle. Beaucoup de situations locales, qu’il s’agisse de rejets allochtones ou d’excédents de production autochtone, ne laisseront que peu de traces au niveau de l’exutoire d’un grand bassin, même si elles sont largement représentatives à l’intérieur du bassin versant. Ce phénomène est très sensible dans le bassin de la Seine, en termes de production comme en termes de dégradation de la MO. Le logiciel SENEQUE en particulier (Garnier et al., 1995) simule les développements et les déplacements de secteurs de bloom planctonique dans le bassin aux différents ordres de Strahler, blooms dont il ne reste éventuellement aucune trace à l’arrivée dans l’estuaire. De même, une grande partie des apports de MO par la station d’épuration “Seine-Aval” a disparu au bout de 50 km dans la Seine. Pour des tronçons de rivière de moindre taille, où l’écosystème est plus diversifié que dans le secteur aval chenalisé, on peut penser que les échelles spatiales des impacts de rejet seront plus petites. Dans les phase antérieures du PIREN-Seine, la dégradation des matières organiques d’origine urbaine a également été étudiée à l’échelle du bassin, dans le sens où l’agglomération parisienne est ellemême à l’échelle du bassin. Néanmoins, étant donnée la diversité des situations rencontrées dans le bassin de la Seine et la relativement faible distance à laquelle se manifestent certains (pas tous) des impacts des villes sur les rivières (Chebbo et al., 1995), il est important de chercher à valider l’approche développée autour de l’agglomération pour d’autres sites dans le bassin.