Eau, industries et pollution dans le bassin de la Seine

Auteur.e.s

Paul Benoit, Karine Berthier, Gilles Billen, Geoffroy Lechevallier et Joséphine Rouillard

Université

Equipe d’Histoire des Techniques, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, LAMOP-UMR 8589, UMR CNRS 7619 Sisyphe, Université Pierre et Marie Curie

Le bassin de la Seine est le lieu d’une intense urbanisation aux cours des siècles, marqué en particulier par le développement de Paris, longtemps la plus importante ville d’Europe occidentale et de nos jours encore une métropole d’importance mondiale. A côté de Paris, d’autres villes d’importances inégales se sont développées. Le champ géographique retenu est celui du bassin de la Seine, la chronologie va du Moyen Age au XXe siècle c’est-à-dire qu’il débute avec l’essor urbain dont dépend encore largement le réseau actuel. Afin de couvrir un vaste champ chronologique, plusieurs méthodes ont été employées en fonction des sources disponibles. Pour les époques allant jusqu’au XVIIIe siècle, le recours à l’archéologie semble indispensable à côté de l’étude des textes et de l’iconographie. Pour les époques plus proches, la documentation écrite sera dominante avec, en particulier le recours à des sources sérielles. Il a également été fait appel aux modèles construits pour réaliser des scénarios rétrospectifs comme ceux déjà utilisés pour comprendre, à travers les flux de l’azote, le fonctionnement d’une abbaye cistercienne et de son environnement à l’époque médiévale ou de la ville de Paris au XIXe siècle. Même si la vie urbaine a déjà marqué le Bassin parisien à l’époque antique et que des villes, certes aux fonctions et à la population réduites se sont maintenues au haut Moyen Age, nous développerons notre étude essentiellement à partir du XIIe siècle, temps d’une exceptionnelle croissance urbaine pour l’Occident médiéval et en particulier dans le bassin de la Seine et à Paris dont la population passe d’environ 25 000 habitants en 1180 à plus de 250 000 au début de XIVe siècle. Pour l’époque médiévale, l’enquête porte sur 2 villes d’importance Corbeil-Essonnes, ville qui s’est développée grâce à l’énergie de l’Essonne et à la voie commerçante de la Seine, et Troyes, ville dont la modification de différents cours d’eau a permis l’implantation de nombreuses industries. Dans ces deux villes, il est possible de percevoir les méthodes de régulation des flux d’eau. Un effort tout particulier sera fait pour tenter de connaître la qualité des eaux dans ces agglomérations fortement marquées par la production de papier. A ces villes s’ajoute Paris qui occupera la place centrale de l’étude. Il importe de continuer les recherches sur la fourniture en eau de la capitale. Mais l’effort principal portera sur l’évacuation des eaux usées et la mise en place d’un système d’égouts installé peu à peu depuis le Moyen Age. La mise en place de ce système d’évacuation, l’évolution même de la notion d’égouts, les liens entre les système d’égouts et l’organisation urbaine feront l’objet d’une recherche particulière. Enfin, il paraît maintenant possible de saisir l’impact de l’artisanat rural, très important dans les campagnes médiévales sur la qualité de l’eau du Bassin de la Seine. Une étude plus poussée a été réalisée à ce sujet pour le bassin de la Vanne (Aube et Yonne).