Contamination nitrique des masses d’eau souterraines.

Auteur.e.s

C. Viavattene, J.M. Monget, E. Ledoux, P. Viennot

Université

Centre d’Informatique Géologique, Ecole des Mines de Paris, UMR 7619 Sisyphe

Partant des travaux précédents effectués en 2003 et en vue d’améliorer la simulation de la qualité des eaux souterraines, les informations acquises dans le cadre du PIREN-SEINE sur les pratiques culturales ont été étendues à l’ensemble du bassin pour simuler non seulement l’évolution des flux nitriques mais également la concentration de nitrates à l’horizon 2015 dans les trois nappes de l’Oligocène, de l’Eocène et de la craie. Les flux moyens sous-racinaires ont été calculés sur la base de la séquence météorologique 1970/1990 et les pratiques agricoles moyennes regroupées en 12 zones telles qu’elles ont été observées sur la période 1990/2000. La simulation STICS-MODCOU résultante a été calée sur une étude rétrospective portant 30 ans de mesure des concentrations en nitrates (1970-2000) pour les trois nappes étudiées (données ONQES-SISE EAUX). La méthode utilisée fait appel aux outils statistiques et permet de rechercher, pour chaque aquifère, le meilleur rythme de charge des intrants capable de fidèlement reproduire au niveau de ces concentrations simulées l’accroissement de la médiane des concentrations en nitrate tel qu’il est constaté pour la population des forages AEP dans le fichier ONQES-SISE EAUX. Sur la base de ces données, une évaluation de l’incertitude des résultats prédictifs a été menée par l’établissement d’une statistique des erreurs d’estimation. Cette dernière est utilisée pour évaluer la probabilité de franchissement des seuils 25 mg/l, 40mg/l, 50 mg/l et 100 mg/l à l’horizon 2015 pour chaque maille du modèle MODCOU. Les résultats obtenus permettent de répondre à la demande de la Directive-Cadre sur l’Eau quant à l’estimation du risque de non-atteinte du bon état qualitatif des masses d’eau en 2015. Par ailleurs, le modèle permet d’estimer le temps nécessaire à la stabilisation des concentrations en nitrates et les concentrations stabilisés par masses d’eau et par aquifères. Un test d’influence de réduction des apports en nitrates a aussi été réalisé en réduisant de 20 % les intrants en 2005. Enfin les probabilités de franchissement des seuils 25 mg/l, 40 mg/l, 50 mg/l et 100 mg/l à l’horizon 2015 ont été évalués au niveau de chaque maille du modèle MODCOU et pour chaque masse d’eau.

pascal.viennot@ensmp.fr