Nicolas Bécu, Catherine Carré, Jean-Paul Hague, José-Frédéric Deroubaix, Amandine de Coninck, Nicolas Flipo, Céline Le Pichon, Cyril Pivano, Jérôme Belliard, Jean-Marie Mouchel, Gaëlle Tallec.
UR HBAN, Irstea, UMR CNRS, Prodig, UMR Ladyss, Université Paris 1, UMR Sisyphe, UPMC, LEESU, Université Paris-Est Marne-la-Vallée, Géosciences, Mines Paris Tech, UMR Prodig, IUFM de Haute Normandie
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2011.vol37
La Directive Cadre sur l’Eau (DCE 2000/60/CE du 23 octobre 2000) exige la reconquête du bon état écologique des masses d'eau fondée sur des critères biologiques, physico-chimiques et morphologiques. Cette reconquête s'appuie sur un ensemble de structures au niveau national, régional et local, avec des niveaux d'interconnexion et d'intégration divers (Orstom, 1990 ; Wittmer et al., 2006 ; Hewett et al., 2009 ; Volk et al., 2010). Or, on se rend compte aujourd'hui que les pressions et la hiérarchisation des mesures à prendre sont différentes selon les acteurs et les échelles considérés (Carré et al., 2009. La question de la Qualité, Programme PRUNE du PIREN Seine). Les actions peuvent être limitées au cours d’eau ou plus globales et concerner l’ensemble du bassin versant. Typiquement, les petites rivières franciliennes, qui présentent aujourd'hui un fort enjeu de reconquête écologique, relèvent à la fois d’acteurs locaux, du fait du statut non domanial du cours d’eau, mais aussi d’acteurs régionaux. Pour une adéquation des actions à différents niveaux, l’injonction de la DCE à la restauration suppose une maîtrise écologique des milieux aquatiques à différentes échelles et donc une compréhension et la modélisation multi-échelles de ces systèmes. De même les processus sociaux associés à la perception du milieu apparaissent comme des chaînes de transfert interconnectant des réseaux sociaux à différentes échelles. Historiquement, un dialogue fort s’est mis en place entre le SDAGE Seine et les chercheurs du PIREN Seine ; ce qui a permis de mieux prendre en compte la vision scientifique du bassin de la Seine dans les prises de décision à l’échelle régionale. Aujourd’hui la mise en place des SAGE, d’une dimension beaucoup plus locale implique une compréhension plus fine des processus et différentes échelles de modélisation. Dans cet axe transversal du programme, nous nous intéresserons à la mise en place de méthodologies de changement d’échelle concernant d’une part des processus physiques (hydro-biogéochimiques et écologiques) et d’autre part des processus sociaux. Ce projet d’axe se cristallisera autour d’une réflexion menée sur les problèmes rencontrés pour emboîter des modèles les uns dans les autres, autrement dit à faire dialoguer des modèles utilisés à des échelles de temps et d’espace différentes. Les objectifs sont d'identifier et comprendre i) les mécanismes de changement d'échelles lorsque l'on passe des modèles régionaux du bassin de la Seine aux modèles plus locaux et inversement et ii) les mécanismes de transfert de la connaissance scientifique à ces deux échelles distinctes de gestion du territoire. Cette analyse interdisciplinaire de la relation homme-territoire permettra de mettre en relation des échelles communes de fonctionnement et de gestion d’hydrosystèmes.