Nouvelles contaminations par les pesticides et leur utilisation comme traceur des masses d’eau

Auteur.e.s

Blanchoud et al.

Université

EPHE-PSL, Sorbonne Université, CNRS, INRAe

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2022.vol30

Résumé

Le suivi en continu de la contamination par les pesticides dans le bassin versant de l’Orgeval (France) a été initié en 2008 afin de répondre aux interrogations liées au devenir des pesticides dans les bassins versants sur le long terme et permettre la validation de modèles de transfert des contaminations diffuses développés dans le cadre du PIREN-Seine. Ainsi, 12 ans de données de contamination sont maintenant disponibles pour une liste de molécules toujours en évolution en fonction des nouveaux usages. En parallèle, les usages phytosanitaires passés ont été déterminés par le biais d’enquêtes menées directement auprès des agriculteurs du bassin. Les bilans des usages actuels sont extraits de la BNV-D sur le département de la Seine-et-Marne. Un focus est fait sur les molécules emblématiques pour lesquelles la tendance d’évolution peut être directement mise en relation avec la dynamique saisonnière des usages phytosanitaires comme pour le chlortoluron et le métolachlor. L’atrazine, interdite en 2003, et la terbuthylazine, remise sur le marché en 2018, sont intéressantes à comparer car ces triazines ont des propriétés similaires, mais une temporalité d’usage très différente. Les ratios métabolites / matière active sont utilisés pour expliquer les dynamiques de contamination dans le cours d’eau et dans la nappe, et mettre en évidence les échanges nappe – rivière. Pourtant, en étudiant ces données, certaines incohérences apparaissent, suggérant une origine nouvelle de l’atrazine et de la simazine.

 

Points clefs

  • L’usage de spécialités commerciales à base de terbuthylazine apporte des résidus d’atrazine et de simazine dans le bassin versant ;
  • Les ratios métabolite / matière active permettent de tracer les échanges nappe – rivière ;
  • Les pratiques de désherbage du maïs présentent un risque élevé de contamination des cours d’eau.