Agnès Ducharne et al.
Sorbonne Université, CNRS, Ecole Normale Supérieure, Ecole Polytechnique, IPSL, INRAE, EPHE
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2022.vol10
Résumé
L'irrigation vise à augmenter et stabiliser les rendements agricoles, notamment face aux sécheresses, dont on attend l'intensification sous l'effet du réchauffement climatique. La littérature scientifique montre cependant que, si l’irrigation réduit les sécheresses agronomiques, elle augmente les sécheresses hydrologiques. Pour préciser les impacts potentiels de l’irrigation sur l’hydrologie et le climat régional du bassin de la Seine, nous nous sommes d’abord appuyés sur des observations sans pouvoir mettre en évidence de relation évidente. Nous espérons pouvoir approfondir cette analyse grâce à la modélisation, qui permet de comparer des situations avec et sans irrigation, toutes choses par ailleurs. Cette démarche est illustrée à partir de simulations climatiques globales réalisées pour le sixième rapport du GIEC. La description de l'irrigation qui vient d’être implémentée dans le modèle ORCHIDEE offre ainsi de nombreuses perspectives, y compris pour aborder l’évolution future de l’hydrosystème Seine.
Points clefs
- Les surfaces irriguées ont été multipliées par 4 depuis 1970 dans le bassin de la Seine, et par 3 sur la seule décennie 1970-1980 ;
- Pas de tendance robuste des débits observés tout au long de la période 1979-2021 malgré une faible augmentation de l’évapotranspiration ;
- Le modèle ORCHIDEE permet de décrire l’irrigation et son influence sur les ressources en eau mais il doit être mieux validé dans le bassin de la Seine.