Indicateur de la pression de pollution chimique sur le bassin de la Seine

Auteur.e.s

Jean-Marc Brignon, Johnny Gasperi

Université

INERIS, Université Gustave Eiffel

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2021.vol19

Résumé
Ce travail s’inscrit dans l’objectif de développer des indicateurs permettant de connaître la pression de pollution chimique s’exerçant sur le bassin de la Seine.
En effet, malgré les efforts et les progrès considérables réalisés par le programme dans la connaissance de la contamination chimique, le nombre de produits chimiques présents de longue date et actuellement utilisés sur le bassin de la Seine est certainement de l’ordre de grandeur de la dizaine de milliers au moins. De plus leur nombre et les quantités utilisées sont vraisemblablement en augmentation.
Le but de ces travaux est d’essayer de mieux appréhender cette réalité de la « chimiodiversité » et ses conséquences, pour ce qui est de l’évolution passée, et future de cette pression, même si seule une partie très minoritaire en est accessible à la connaissance. Dans un second temps, des scénarios prospectifs permettront d’essayer de dessiner des moyens de réduire les impacts futurs, tenant compte des approches règlementaires (sur les produits chimiques, le recyclage, les matériaux…), mais cherchant à intégrer également des innovations territoriales sur le bassin.
Ce rapport porte sur la première phase de ce programme, à savoir l’identification des données pour la construction d’un univers initial des substances chimiques incluant les substances historiquement étudiées par le programme PIREN-Seine et d’autres molécules d’intérêt, concernant potentiellement le bassin, l’identification des sources de données à mobiliser et la construction de l’indicateur.
L’indicateur proposé est basé sur : (i) le nombre de produits chimiques pris en compte pour chaque période temporelle, (ii) les quantités de produit chimique mises sur le marché, (iii) un score de persistance dans des matériaux et articles présents sur le bassin, (iv) la demi-vie dans les milieux environnementaux, (v) un facteur de bioconcentration/bioaccumulation, (vi) un indicateur de la toxicité pour les milieux aquatiques (PNEC), et (vii) un indicateur de la toxicité pour la santé humaine (VTR) pouvant être affecté d’un facteur aggravant lorsque les produits chimiques sont suspectés ou confirmés en tant que perturbateur endocrinien et/ou Cancérigènes Mutagènes Reprotoxiques (CMR). Cet indicateur sera calculé pour des périodes temporelles passées et futures afin de reconstruire l’évolution passée et étudier des scénarios prospectifs. Les paramètres pouvant évoluer dans le temps sont le nombre, l’identité et les quantités des produits chimiques. En raison de limitations concernant la disponibilité des données sur les usages, notamment des données spécifiques au bassin de la Seine, il sera pertinent de travailler par plages temporelles d’au moins une dizaine d’années. Des hypothèses seront nécessaires pour relier les usages à l’évolution de données connues (par exemple, l’évolution des quantités de matériaux de base dans lesquels les produits chimiques sont employés, ou interpolations avec des variables macroéconomiques pour les périodes non documentées).

Points clefs
✓ Le nombre de produits chimiques présents de longue date et actuellement utilisés sur le bassin de la Seine est certainement de l’ordre de grandeur de la dizaine de milliers au moins. De plus leur nombre et les quantités utilisées sont vraisemblablement en augmentation.
✓ Il est important de mieux appréhender cette réalité de la « chimiodiversité » et ses conséquences, pour ce qui est de l’évolution passée, et future de cette pression
✓ Ce travail propose des indicateurs permettant de connaître la pression de pollution chimique s’exerçant sur le bassin de la Seine, et une feuille de route pour le mettre en oeuvre pour les analyses rétrospectives et prospectives.

jean-marc.brignon@ineris.fr

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