Depuis plusieurs années, le dérèglement climatique devient de plus en plus tangible dans le bassin de la Seine avec des records de températures estivales de l’air et de l’eau qui se succèdent, ainsi qu’un allongement des périodes d’apparition de ces températures chaudes jusqu’au début de l’automne. Ce dérèglement thermique a des effets sur le climat et, a fortiori, sur le cycle de l’eau. Ainsi, avons-nous pu vivre en 2016 une crue de printemps d’une rare intensité sur le bassin du Loing, mais également une diminution inquiétante des ressources en eau souterraine du bassin de la Seine ces deux dernières années.
Ces phénomènes intenses, que la normale qualifiait auparavant de rares, sont-ils amenés à devenir la normale dans le futur ? Quelles stratégies collectives pouvons-nous adopter pour nous en prémunir, pour atténuer les effets du changement climatique et ultimement, comment nous y adapter ? Telles sont des questions prégnantes à l’esprit des citoyens, politiques, chercheurs et gestionnaires de l’eau et des milieux aquatiques.
Au vu de l’urgence de la situation et pour éclairer quantitativement les initiatives régionales ou locales de
gestion de l’eau et des milieux aquatiques, les chercheurs du PIREN-Seine ont réalisé au cours de la phase
8 un travail d’évaluation des possibles impacts du changement climatique sur la ressource en eau du bassin de la Seine. Si le verdict est dramatique pour de nombreux territoires, notamment du pourtour méditerranéen, des incertitudes importantes demeuraient au sujet du bassin de la Seine, avec des désaccords récurrents entre modèles mobilisés dans le cadre des inter-comparaisons internationales. L’un des objectifs de la phase a ainsi été d’essayer de lever ces incertitudes en mobilisant un nombre conséquent de modèles récents utilisés dans le dernier exercice d’inter-comparaison du GIEC, l’exercice CMIP6.