Transfert de phtalates dans les eaux de surface en milieu urbain

Auteur.e.s

Marie-Jeanne Teil, Martine Blanchard, Cendrine Dargnat, Brigitte Garban, Donatienne Ollivon, Karen Larcher-Tiphagne, Annie Desportes et Marc Chevreuil

Université

LHE – EPHE, UMR Sisyphe 7619, UPMC

De nombreuses substances organiques de synthèse sont dispersées dans les différents compartiments de l’environnement et sont susceptibles de représenter une menace pour les écosystèmes. Dans ce contexte, nous avons suivi le devenir particulier d’une famille de contaminants très répandus : les phtalates qui sont utilisés dans l’industrie des polymères en tant que plastifiants. Leur production mondiale s’élève à 3 millions de tonnes par an dont le quart est représenté par le di-éthylhexyl phtalate (DEHP) (Hervé-Bazin et al., 2001). Ils sont intègrés à divers polymères comme le chlorure de polyvinyle (PVC) ou le polyéthylène téréphtalate (PET). Leurs applications sont multiples principalement dans le bâtiment et les travaux publics. Ils entrent aussi dans la composition des emballages alimentaires, des cosmétiques, du matériel médical à usage unique et des enrobages de médicaments (Hauser et al., 2004). Plusieurs composés de phtalates sont suspectés d’effets toxiques, en particulier de perturbations endocriniennes. Ainsi, le DEHP a été inscrit sur la liste des 33 substances prioritaires pour l’eau de ressource par la CEE (2001). Le DEHP entraîne chez les Rongeurs, des effets cancérogènes par prolifération des peroxysomes, notamment hépatiques, ainsi que des effets oestrogéniques par potentialisation de l’activité de la β aromatase (Akingbemi, 2004). Le problème est d’actualité car il se trouve que le PET utilisé maintenant en substitution du PVC, a récemment été mis en cause dans la possible libération de DEHP (Biscardi et al., 2003) . La protection des eaux de surface qui représentent la ressource en eau potable, est un enjeu majeur et dans ce cadre, l’objectif de notre étude a été de suivre le transfert des phtalates dans la Seine d’ Alfortville à Conflans et leur évolution en région parisienne, au cours de la crue hivernale de 2004.