Sonia CARPENTIER, Rodolphe MULETTE, Régis MOILLERON et Daniel THEVENOT
Cereve
Les opérations de dragage des rivières sont cruciales pour l’entretien des chenaux de navigation, la prévention des crues, ainsi que lors de certains travaux d’aménagement. En France, les besoins en curage d’entretien (c’est à dire permettant d’assurer la navigabilité et l’écoulement normal des eaux) sont évalués à 9 millions de m3 par an. Environ 6 millions de m3 sont extraits tous les ans en France. 70 % des matériaux extraits sont mis en dépôt ou en cordon sur les berges, 10% sont valorisés en travaux publics, 7% sont épandus sur les terres agricoles et le solde connaît diverses destinations (remblais, clapage, inertage…). Le déficit est donc de 3 millions de m3 et concerne majoritairement les cours d’eau non navigués (Bogusz and Pavageau, 1999). Afin d’étudier l’impact des matériaux de dragage mis en dépôt sur l’environnement et plus précisément la mobilisation et le relargage des polluants, nous avons étudié un de ces sites de dépôt. Nous avons choisi le site de dépôt du Rouillard, situé dans la base de loisirs de Verneuil sur Seine (78). Celui-ci a accueilli les premiers matériaux de dragage fin juin 1999. Nous avons pu effectuer un échantillonnage avant les premiers remblais et nous disposons ainsi d’un point de référence. Les résultats concernant le point de référence et les résultats des campagnes mensuelles effectuées pendant les périodes de remplissage et de repos sont présentés dans une première partie. Nous avons également choisi d’étudier la potentialité au relargage des matériaux de dragage en laboratoire. Nous présentons ici la mise en place de réacteurs de laboratoire simulant la mise en dépôt de matériaux de dragage, tout en contrôlant les entrées et les sorties du système, ainsi que les premiers résultats obtenus grâce aux réacteurs.