Denis Ruelland et Gilles Billen
CNRS, UMR6590 ESO, Université du Maine, CNRS, UMR7619 Sisyphe, Université Pierre et Marie Curie
Le couplage du modèle RIVERSTRAHLER avec une interface SIG et une base de données spatio-temporelles au sein du logiciel SENEQUE a permis notamment d’en moduler la résolution spatiale en combinant décomposition kilométrique et ordination de Strahler. La modélisation des processus biogéochimiques dans les cours d’eau peut ainsi s’effectuer au besoin jusqu’au niveau des bassins versants élémentaires des cours d’eau permanents d’ordre 1. Il reste que cette maille est encore trop étendue pour répondre à certaines questions qui se posent dans les sites ateliers comme l’impact sur la qualité de l’eau de la localisation précise de certaines activités agricoles ou de mesures agro-paysagères pour lutter contre la pollution diffuse. Dans ce cadre, la résolution temporelle (décadaire) du modèle RIVERSTRAHLER est aussi inadaptée. Le logiciel SENECAM a été conçu pour répondre à ces problèmes. S’inspirant de l’expérience SENEQUE/RIVERSTRAHLER, il constitue un outil de modélisation plus fin, spécialement dédié à l’étude du lien entre la répartition spatiale fine des activités agricoles et les apports diffus aux eaux de surface. L’outil est adapté aux cours d’eau de tête de bassins (de l’ordre de 50-500 km²) et permet de simuler par tronçons kilométriques les apports diffus, en particulier ceux associés aux phénomènes d’érosion. L’échelle journalière est la résolution temporelle retenue, et un chaînage off-line est assuré avec le modèle STREAM, qui calcule les flux de ruissellement et d’érosion pour chaque événement pluvieux. Une étude de faisabilité nous a conduits à développer un prototype de l’outil sur un bassin de 215 km² en haute-normandie. Des premiers résultats de simulations sont présentés sur ce bassin. Conçu de façon générique, ce nouveau système intégré de modélisation pourra rapidement être transposé sur deux sites ateliers du PIREN-Seine (Vesle et Blaise). Il devrait notamment permettre de calculer l’impact de modifications spatiales des pratiques agricoles ou d’élevage et des aménagements paysagers sur la qualité des eaux de surface et sur les flux d’exportation de matières polluantes à l’échelle des têtes de bassin.