Nouvelles méthodes pour l’étude des bactéries fécales appliquées au bassin de la Seine

Auteur.e.s

Isabelle George, Muriel Petit, Pierre Servais

Université

GMMA ULB

La détection des pollutions fécales dans les milieux naturels se fait habituellement par la recherche de germes indicateurs de contamination fécale, c’est-à-dire des bactéries spécifiques de la flore intestinale, qui ne sont pas nécessairement elles-mêmes pathogènes, mais dont la présence en indique l’existence d’une contamination fécale, donc un risque épidémiologique. Les coliformes totaux et les coliformes fécaux sont les principaux indicateurs de contamination fécale utilisés en Europe. Il est à noter que l’utilisation des coliformes totaux comme indicateurs de contamination fécale est de plus en plus contestée, en raison de l’hétérogénéité de ce groupe de bactéries, dont certaines espèces peuvent être d’origine hydrique ou tellurique. En revanche, l’espèce Escherichia coli, qui appartient au groupe des coliformes fécaux, semble être l’un des meilleurs indicateurs d’un risque sanitaire potentiel. Les méthodes de dénombrement des coliformes spécifiées actuellement dans les normes européennes (dénombrements sur milieu gélosé spécifique) montrent qu’après un rejet en milieu naturel, ces bactéries disparaissent rapidement. Pourtant leur dynamique dans les milieux récepteurs est sans doute beaucoup plus complexe, notamment car une partie d’entre elles sont susceptibles d’évoluer vers une stade “actives” (à métabolisme réduit) mais “non cultivables” (c’est-à-dire qu’elles sont incapables de pousser sur milieu gélosé et d’y former une colonie). C’est pourquoi l’une des premières tâches à réaliser dans le cadre de ce programme fut la mise au point de méthodes qui soient alternatives aux dénombrements sur gélose. Les méthodes alternatives proposées ici sont des méthodes enzymatiques, qui constituent l’un des outils majeurs par lesquels sont et seront évalués les différents facteurs de contrôle de la dynamique des bactéries fécales en rivière. Ces études de processus devraient permettre de remplir l’objectif final du programme “bactéries fécales” de la troisième phase du PIREN-Seine, qui est de développer un modèle mathématique de la contamination fécale des rivières du bassin de la Seine, qui permette de hiérarchiser les actions à mener afin d’aboutir à une amélioration de la qualité bactériologique des eaux.