Garnier J., Vilain G., Benoit M., Mercier B., Lugnot M., Lassaletta L., Billen G., Ansart P., C. Decuq.
CNRS-UPMC, UMR Sisyphe, IRSTEA, HBAN, Hydrosystèmes et bioprocédés, INRA Unité Mixte de Recherche INRA / AgroParisTech
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2011.vol03
La contamination nitrique représente une altération majeure de la qualité des eaux, tant superficielles que souterraines ; elle pose des problèmes pour la fabrication d’eau potable, mais conduit aussi à l’eutrophisation des eaux marines côtières, et diminue ainsi la biodiversité aquatique; elle est aussi une source majeure d’émission d'oxyde nitreux (N2O), puissant gaz à effet de serre (GES) produit par les processus microbiologiques de nitrification et dénitrification. Le contrôle de la pollution nitrique est donc à la croisée des objectifs de reconquête du ‘bon état écologique’ des eaux souterraines, superficielles et côtières (Directive Cadre sur l’Eau) et des efforts d’atténuation du changement climatique. Les efforts réalisés en matière d’épuration des eaux usées étant maintenant arrivés au maximum de ce que l’on peut en attendre, il apparaît clairement que c’est au niveau des pratiques agricoles que subsistent les principales marges de progrès. La réduction des intrants azotés et des fuites environnementales en agriculture conventionnelle par la préconisation des codes de bonnes pratiques a montré ses limites. De plus en plus, les gestionnaires des captages d’eau potable tentent d’encourager des pratiques alternatives d’agriculture à très bas intrants, comme l’agriculture biologique. Pourtant, très peu de données expérimentales existent actuellement sur les performances agronomiques et environnementales de ces pratiques,. Notre projet débuté en 2011 a donc pour objectif de combler le déficit manifeste de données de référence concernant l’agriculture biologique, et d’interpréter ses effets environnementaux en termes de qualité de l’eau. Une exploitation en Seine-et-Marne, dont la moitié est en agriculture biologique, a été instrumentée et les mesures d’émission de N2O et de fuites sous racinaires du nitrate, sont désormais en voie d’acquisition. Nous avons par ailleurs commencé à synthétiser les travaux de la littérature (publications référencées par Web of Science) pour toutes les zones tempérées en termes d’émission de N2O et NH3, de lessivage de nitrate, de rendements et de surplus en fonction des intrants, et très peu de travaux français apparaissent. C’est pourquoi, une collaboration s’engage avec les agriculteurs (en Brie, en Picardie pour l’instant), avec des chambres d’agricultures et la FNAB, pour instrumenter d’autres exploitations, et y enquêter pour établir un bilan azote de l’exploitation.