Modélisation des transferts et transformations de l’azote à l’échelle du paysage agricole.

Auteur.e.s

Pierre Cellier, Jean-Louis Drouet, Sylvia Duret, Patrick Durand.

Université

INRA, UMR 1091 Environnement et Grandes Cultures, INRA, AgroCampus Ouest, UMR 1069 SAS

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2011.vol05

Lorsqu’on s’intéresse aux flux d’azote dans les paysages ruraux, passer de l’échelle locale à l’échelle régionale demande de prendre en compte les interactions complexes entre les éléments du paysage ainsi que la gestion des exploitations agricoles. Diverses études et synthèse ont montré que ces interactions spatiales pouvaient modifier significativement les transformations (par exemple émissions indirectes de protoxyde d’azote (N2O)) et les bilans de l’azote. L’échelle pertinente est celle à laquelle s’expriment les interactions d’une part entre éléments du paysage et d’autre part entre ceux-ci et l’exploitation agricole. Cette échelle est typiquement de quelques km², mais son extension dépend en fait de l’hétérogénéité du milieu et des caractéristiques des activités agricoles. Compte tenu de la diversité des paysages et de la complexité des processus d’interaction, il n’est pas envisageable de bâtir des expérimentations pour appréhender l’ensemble des processus naturels et anthropiques. La modélisation est donc une approche incontournable pour appréhender la problématique des transferts, transformations et bilans de l’azote à l’échelle des paysages agricoles. En outre, des modèles de paysage permettraient d’investiguer différents scénarios d’aménagement de l’espace. Le but de ce travail était d’évaluer en quoi la gestion de l’azote par les exploitations agricoles peut modifier les flux d’azote réactif (N2O, NH3, NO3 - ) entre l’échelle locale (parcelle, ferme) et celle du paysage. Cette évaluation prend en compte les caractéristiques physiques et biologiques du paysage (utilisation du sol, topographie, hydrologie. Pour cela, nous avons développé un modèle intégré de transfert et transformation de l’azote à l’échelle du paysage. Ce modèle, appelé NitroScape, pourra être confronté à des données réelles et utilisé pour évaluer des scénarios de gestion agronomique ou des mesures agroenvironnementales à cette échelle.