Philippe Cugier, Gilles Billen, Josette Garnier, Alain Ménesguen, Jean François Guillaud
Dptmt Ecol.Côtière, Dir.Envir.&Améngmt Littoral, IFREMER, UMR 7619 Sisyphe, CNRS-Université Pierre & Marie Curie
L’eutrophisation de la Baie de Seine, et les blooms épisodiques de dinoflagellés qui en sont une des manifestations, est un sujet de préoccupation croissant (Belin et Raffin, 1998). Ces phénomènes sont très liés au déséquilibre des apports fluviaux d’azote, de phosphore et de silice, et dépendent donc de la manière dont les activités humaines sur le bassin versant interagissent avec les processus naturels pour déterminer les apports au milieu marin. En vue de prévoir l’effet sur l’eutrophisation marine des mesures prises pour l’amélioration de la qualité des eaux continentales, nous avons tenté, dans le cadre du programme LITEAU (MEDE), de faire dialoguer deux modèles : • Un modèle de réseau hydrographique (SENEQUE, Garnier et al. 1995; Billen et al., 2001), permettant de relier l’activité humaine dans le bassin versant (pratiques agricoles, aménagement du paysage hydrologique, rejets urbains,...) aux flux d’azote, de phosphore et de silice amenés à la mer. • Un modèle hydrodynamique tridimensionnel de l’estuaire et de la Baie de Seine (Cugier, 1999, Cugier et Le Hir, 2002), permettant de reproduire les variations spatio-temporelles de la dynamique hydro-sédimentaire et de la stratification thermo-haline crée par le panache de la Seine, et de simuler la dynamique des diatomées et des dinoflagellés. L'intérêt d’un tel couplage réside dans la possibilité qu’il offre de relier l’Etat de la Baie de Seine à la gestion du bassin amont, comme le nécessite par exemple la mise en œuvre de la nouvelle Directive Cadre Européenne sur la Gestion des Eaux par Bassin.