Pierre Servais, Tamara Garcia Armisen, Philippe Mercier, Patricia Lizin et Adriana Anzil
Ecologie des Systèmes Aquatiques, Université Libre de Bruxelles
Dans le cadre de la troisième phase du PIREN, des travaux avaient été entrepris sur les coliformes fécaux (CF) qui constituent un des principaux groupes indicateurs de contamination fécale repris dans les normes de qualité des eaux. Ce groupe inclut à la fois des bactéries pathogènes et d’autres bactéries qui ne le sont pas. Le fait de travailler sur les coliformes fécaux comme modèle de micro-organismes d’origine fécale se justifie, d’une part, parce que ces bactéries constituent l’un des indicateurs courants de contamination microbiologique des eaux et que, par conséquent, des normes sont fixées pour l’abondance maximale de ces bactéries selon l’usage de l’eau et, d’autre part, parce que ces bactéries sont abondantes dans le milieu aquatique ce qui permet d’étudier leur écologie sans trop de problème. Il est apparu primordial de mieux appréhender l’écologie des indicateurs de contamination fécale et des pathogènes dans les milieux aquatiques naturels. L’étude réalisée dans le cadre du PIREN Seine de 1998 à 2001 sur les sources et la dynamique des coliformes fécaux dans le bassin de la Seine s'est inscrite dans ce contexte. Ainsi dans le cadre de la troisième phase du programme PIREN, une nouvelle technique enzymatique de détection directe (sans passage par une mise en culture) des CF a été développée (George et al., 2000). Les sources de CF (George et al., 2001b, 2002, 2003) et leur devenir dans les rivières (George et al., 2001a, c) ont, par ailleurs, été étudiés ce qui a permis de développer un premier modèle mathématique de la dynamique des coliformes fécaux en rivière (George et Servais, 2002). Les travaux réalisés en 2002 l’ont été dans la continuité des recherches menées par notre équipe sur le sujet durant la phase III du programme PIREN Seine (George et Servais, 2002). En 2002, notre effort a porté sur (1) du développement méthodologique visant à tester la possibilité de dénombrer les CF par la technique d’hybridation in situ avec une sonde oligonucléotidique spécifique ; (2) la poursuite de collectes de données sur les apports ponctuels de bactéries fécales aux rivières via les rejets de stations d’épuration et sur les apports diffus par lessivage des sols avec une attention particulière aux apports par lessivage des zones d’élevage (bassin versant de la Blaise); (3) l’étude de l’impact des apports de bactéries fécales d’une ville de moyenne importance (Reims) sur la qualité microbiologique des eaux d’une rivière de faible débit (la Vesle) ; (4) l’acquisition de données de terrain (profils longitudinaux des abondances en CF dans la Marne) ; (5) la modélisation avec l’introduction dans l’applicatif du modèle SENEQUE 3.1 du compartiment « Coliformes fécaux ».