Etude du transfert de pesticides sur le bassin de la Vesle: intrants agricoles et modélisation du transfert vers les eaux de surface et souterraines

Auteur.e.s

A. Rat, E. Guigon, C. Schott, H. Blanchoud, P.Mercier, E. Ledoux, M. Benoit

Université

CIG-Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris, UMR Sisyphe, INRA-SAD, AESN, délégation de l’Oise

La contamination par les produits phytosanitaires des eaux de surface et souterraines est un enjeu majeur et les agences de l’eau étudient actuellement les possibilités de réduction de cette contamination dans le cadre de la directive européenne. En France, de nombreuses molécules sont à l’étude en vue de restrictions d’usage ou de retrait d’homologation. Ces changements risquent de modifier considérablement les pratiques de traitement, tant au niveau des quantités utilisées et des molécules rencontrées. Les travaux déjà réalisés dans le cadre du programme Piren Seine ont permis d’effectuer un bilan global à l’échelle du bassin versant de la Marne. Le recensement de l’ensemble des pesticides utilisés, même s’il comprend des lacunes ou des incertitudes, permet d’avoir une première évaluation des molécules à rechercher (H. Blanchoud, 2001). Notamment, les usages (et les apports) qui étaient quantifiés concernaient le milieu agricole, le milieu urbain et les retombées atmosphériques. Ainsi, la large contribution due aux traitements agricoles a pu être démontrée, avec plus de 5200 tonnes par an comparativement aux autres apports (62 tonnes pour les usages urbains et moins de 1 tonne pour les retombées atmosphériques). Par ailleurs, la contribution de ces apports à la contamination de la Marne a été réalisée en considérant le bassin versant dans son intégralité comme étant une boite noire. Ces exports ont été quantifiés en utilisant les connaissances du comportement de l’atrazine dans ce bassin versant (M. Garmouma, 1996). En effet, ces travaux avaient permis de dresser un bilan global de transfert de l’atrazine à l’échelle du bassin versant et de montrer notamment que seulement 0.5 % des traitements en atrazine rejoignaient la Marne par an. Au regard de ces résultats, un premier calcul des exports avait été réalisé en fonction des propriétés physico-chimiques des molécules par rapport à celles de l’atrazine. Les coefficients d’exportation annuels ont été calculés en tenant compte des paramètres globaux d’adsorption (Koc) et de dégradation (durée de demi-vie). Les quantités totales de pesticides d’origine agricole étaient alors estimées entre 13 et 18 tonnes par an dans la Marne. Cependant, cette approche ne permettait pas de définir des tendances dans le choix des molécules. La dynamique de transfert ne pouvait pas être définie, et il n’était pas possible de faire la distinction entre les molécules présentes toute l’année à des concentrations faible de celles dont la présence dans les cours d’eau sera limitée dans le temps à de très fortes concentrations. C’est pourquoi un modèle de transfert de surface basé sur le principe de l’applicatif SENEQUE a été réalisé (H. Blanchoud et al., 2002). Le principe est d’utiliser les connaissances hydrologiques acquises jusqu’à présent pour le transfert des nitrates dans le bassin versant de la Seine et de développer un module de transfert des pesticides en utilisant des processus simples de transfert. Le but est de pouvoir définir le transfert de tous les produits phytosanitaires de façon à s’adapter aux nouvelles réglementations.

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