A. Roy de Lachaise, S. Théry, M. Blanchard, M.-J. Teil M, D. Ollivon, B. Garban & M. Chevreuil
LHE – EPHE, UMR Sisyphe 7619, UPMC
L’épuration des eaux usées des agglomérations urbaines qui élimine une grande partie des contaminants organiques provenant des activités domestiques, urbaines et industrielles, produit des quantités importantes de boues résiduaires. Ainsi, en France, 850 000 tonnes de boues sèches sont produites à raison de 18 à 20 kg matière sèche/habitant/an et 60 % de ce tonnage sont valorisés par épandage agricole. Cette production pourrait atteindre 1 300 000 tonnes en 2005 (ADEME, 2001). A l’heure actuelle, la qualité des boues destinées aux sols agricoles est réglementée par l’Arrêté du 8 janvier 1998 qui limite les teneurs en micropolluants organiques, notamment les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les polychlorobiphényles (PCB). Les boues d'épandage du SIAAP répondent à un label de qualité et de traçabilité et ainsi, les boues d'Achères ont obtenu la certification ISO 9003 en septembre 1999. Par ailleurs, au niveau européen, un projet de modification de la Directive 86-278/CEE du 12 juin 1986 est en cours d'élaboration. Les HAP sont des contaminants d’origine naturelle ou anthropique issus de combustions incomplètes qui proviennent notamment, des transports routiers et du chauffage urbain (les émissions en France ont été estimées à 250 tonnes pour l’année 2000 – CITEPA, 2004). La norme qualitative des boues prend en compte 3 HAP dont le fluoranthène, le benzo-a-pyrène et le benzo-b-fluoranthène, avec des teneurs limites de 5, 2,5 et 2 mg/kg de matière sèche (MS), respectivement. Les PCB sont des contaminants d’origine industrielle, utilisés dans les fluides diélectriques de transformateurs et de condensateurs. Malgré leur interdiction d’utilisation dispersive, depuis 1976 et dans les nouveaux équipements clos, depuis 1986, ils sont omniprésents dans l’environnement du fait de leur rémanence élevée. La teneur réglementaire maximale admise de PCB dans les boues est de 0,8 mg/kg de MS pour la somme de sept parmi les 209 composés (28, 52, 101, 118, 138, 153, 180). L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact des boues urbaines sur la contamination des sols par les HAP et les PCB, et de le comparer à celui des dépôts atmosphériques totaux sur le bassin versant de la Seine.