O. Geffard, B. Xuereb, S. Dehay, K. Abbaci
Cemagref, Laboratoire d’écotoxicologie
DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2007.vol18
Chez les invertébrés, les Vtg ou Vtg-like sont peu connues et caractérisées. La mesure de ces protéines se développe actuellement autour de deux approches indirectes, la méthode ALP (Alkali-Labile Phosphate, Blaise et al., 1999) et par immuno-essais (e.i. ELISA, Ghekiere et al., 2005). Ces approches ont été utilisées dans plusieurs études et ont permis de mettre en évidence que la synthèse des protéines Vtg-like est la cible de perturbateurs endocriniens chez les crustacés, ce qui en fait un marqueur d’intérêt (Ghekiere et al., 2005 ; Gagné et al., 2005). Schirling et al. (2006) ont mis en évidence, à l’aide d’une approche histopathologique des gonades, une accélération de la maturation gonadique chez des femelles de Gammarus fossarum exposées à du BPA. L’interprétation et l’utilisation de ces réponses biologiques comme indicateurs d’une perturbation endocrienne consiste tout d’abord à décrire ces réponses chez des organismes contrôles. Une perturbation peut être diagnostiquée si les variations naturelles de ces réponses sont connues et décrites, notamment lors du cycle de reproduction. Les objectifs de nos travaux sur la première année du projet étaient de décrire et de caractériser le cycle de reproduction chez le crustacé amphipode Gammarus pulex (femelle), en se basant sur une approche histologique et biométriques. Cette étape est indispensable avant le développement de marqueurs moléculaires (vitellogenine, hormones de mue,…). Chez G. pulex, le cycle de mue et de reproduction sont parfaitement synchronisés chez les organismes femelles. Juste après la mue, les ovocytes IIaires sont pondues dans le marsupium ou ils vont être fécondés puis y poursuivre leur développement. Le développement des embryons se fait tout au long du cycle de mue, l’éclosion et la sortie des juvéniles se produisent juste avant la mue suivante. Une fois les ovocytes IIaires pondus dans le marsupium, la femelle entame un nouveau cycle de maturation et ce jusqu’à la prochaine mue. Etant donné la synchronisation de ces deux fonctions physiologiques très importantes pour la reproduction de cette espèce (croissance de l’organisme et maintient de la population), il nous a semblé indispensable de les décrire pour caractériser le cycle de reproduction et pouvoir l’utiliser comme outil d’en l’évaluation d’impact de composés reprotoxiques. Pour ceci, nous avons tout d’abord décrit et caractérisé les différents stades de mue chez cette espèce, puis pour chaque stade et nous avons ensuite caractérisé le développement des gonades (mesures biométriques et analyse histologique) et des embryons.