Aménager des zones humides pour épurer les eaux agricoles : quels enseignements tirer de l'existant ?

Auteur.e.s

E. Sac, B. Augeard, F. Birgand, J. Tournebize

Université

Unité HBAN, Cemagref

DOI
https://doi.org/10.26047/PIREN.rapp.ann.2007.vol28

Les travaux des précédentes phases du PIREN ont mis en évidence l'importance du rôle joué par l'agriculture dans la dégradation de la qualité des eaux superficielles dans le bassin de la Seine. Pour permettre le retour au bon état écologique des eaux de surface prôné par la DCE pour 2015, trois types d'actions complémentaires peuvent être envisagées : la diminution des intrants dans les parcelles, l’adaptation des stratégies d’application pour limiter les exportations et l’implantation de petits aménagements limitant les transferts de la parcelle vers le réseau hydrographique. C’est ainsi qu’ont été imaginés des systèmes compensatoires, ou systèmes tampons, situés entre les parcelles et les cours d’eau et capables d’amorcer l’épuration de ces eaux agricoles. L'exemple le plus courant est la bande enherbée, imposée par l'écoconditionnalité des aides de la PAC depuis 2005. Cependant, dans certains contextes comme celui des parcelles drainées artificiellement, ces dispositifs n’ont pas l’impact attendu, car les eaux de drainage court-circuitent les bandes enherbées et sont directement rejetées dans le réseau hydrographique. Dans ce cas, une solution possible serait d'aménager des zones humides recueillant les eaux de drainage et d'en optimiser la fonction épuratrice. Plus généralement, ce type d'ouvrage est envisageable sur des bassins agricoles aux écoulements majoritairement superficiels (ruissellement ou drainage). Or, le bassin de la Seine compte d’ores et déjà bon nombre de zones humides "artificielles" (dans le sens aménagées par l'homme), plus communément appelées mares ou étangs. L'analyse de leurs caractéristiques physiques (hydrologiques, écologiques, éventuellement bio-géochimiques) et de leur fonctionnement (gestion, usage) constitue une première base de réflexion pour proposer l'aménagement de nouveaux dispositifs. En particulier, certains de ces ouvrages ont été justement construits dans un objectif d'épuration de l'eau autre qu'agricole (urbaine, industrielle…). Ils seront donc plus spécifiquement étudiés. Cette étude a donc pour objectif de synthétiser les informations sur les zones humides artificielles du bassin de la Seine et d'en tirer des enseignements pour l'aménagement de zones tampons humides à vocation d’épuration des eaux agricoles. Après avoir rappelé les principes de fonctionnement de ces zones tampons, nous présentons les premiers résultats, issus pour l'essentiel de la bibliographie, sur les zones artificielles existantes.

benedicte.augeard@cemagref.fr